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II- Femme d’action

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Toute aux affaires du Seigneur...


L’année 1619 fut particulièrement funeste pour la manufacture de la soie à Tours. La fabrique de Claude Martin périclite comme tant d’autres et celui-ci meurt à la fin du mois de septembre. À l’épreuve du deuil se joignent toutes sortes de difficultés liées à la liquidation de l’atelier.

C’est alors qu’elle reçoit la grâce qui va transformer toute sa vie : « le 24 mars 1620, veille de l’Incarnation de notre Seigneur » que nous appelons aujourd’hui « fête de l’Annonciation ».
Tandis qu’elle vaque à ses affaires tout en se confiant au Seigneur : « In Te Domine speravi, non confundar in aeternum [1] », et se trouve dans une petite rue de Tours, en un instant elle est arrêtée intérieurement et extérieurement et se voit toute plongée dans le Sang du Christ.
C’est une expérience porteuse à la fois d’une grande souffrance, à cause de l’offense du péché, et d’une grande lumière, à cause de la surabondance de la miséricorde.

Une si « grande grâce » , dira-t-elle à son fils, qu’elle « m’a toujours fait appeler ce jour le jour de ma conversion. »
« Mon cœur se sentit ravi à soi-même, changé en l’amour de Celui qui lui avait fait cette insigne miséricorde ».

L’amour qui embrase le cœur du Christ embrase le cœur de Marie.
Le sacrement de réconciliation qu’elle reçoit alors dans la petite chapelle des Pères Feuillants vient « accomplir » la grâce.
Elle a fait l’expérience que l’amour du Seigneur est plus fort que les péchés des hommes et que ses péchés personnels.


Un changement radical s’est opéré en elle : une porte s’est ouverte pour elle dans le cœur du Christ.
Cette expérience, que les théologiens de la vie spirituelle qualifient de “grâce mystique”, entraîne la jeune Madame Martin à la recherche d’une grande pureté d’intention et d’une grande cohérence de sa vie à la lumière de l’Amour Sauveur du Christ. Alors, elle se retire chez son père, vivant dans la prière, le coeur plein d’une "amoureuse reconnaissance".

Elle est accompagnée spirituellement par Dom Raymond de St Bernard, feuillant [2], qui lui conseille de s’abandonner à la conduite de l’Esprit-Saint et recevra le vœu de chasteté qu’elle fait en choisissant de ne pas se remarier malgré les partis qui se présentent à elle.

Aquarelle de Sœur Louise Godin représentant Marie Martin au travail


Pendant 10 ans, de 1621 à 1631, elle est engagée par sa sœur et son beau-frère “pour les aider” dans leur entreprise de transports : au gré des vents et grâce au labeur des mariniers et charretiers, les marchandises (sel, poissons, ardoises, bois…) sont convoyées par voies fluviale et terrestre.
À sa demande, elle assure d’abord les soins du ménage et de la cuisine. Mais très vite son beau-frère lui confie de plus en plus souvent la marche de son entreprise : dans la gestion du commerce puisqu’elle sait lire et écrire, mais aussi sur le port, dans les écuries, de jour et même de nuit, elle est là au milieu des charretiers, des crocheteurs, des chevaux pour faire « charger et décharger les marchandises ». Vivant en union avec Jésus, Marie prend soin du négoce, veille sur chacun et à la qualité des relations.


Quand elle est surchargée d’affaires, elle se remet entre les mains du Seigneur : « me confiant en sa bonté, tout m’était facile » .
Elle vit sa foi en actes, non par une force qu’elle pourrait trouver en elle-même, mais dans la force que lui donne la grâce d’une liaison étroite aux mystères du Christ en le suivant sur son chemin d’Incarnation. Son cœur aspire à vivre entièrement sous la conduite de l’Esprit-Saint :

Dans le souci d’élever son enfant, elle abandonne à Dieu l’exécution de son attrait pour la vie religieuse ; son « corps dans le monde » et son « cœur en un cloître », elle en vit l’esprit sans en avoir la forme en ajoutant à son vœu de chasteté ceux de pauvreté et d’obéissance vis-à-vis de Dieu, de son beau-frère et de sa sœur. Au long de toutes ces années son âme aspire à l’union avec Jésus le Verbe Incarné ; nourrie par l’Eucharistie, c’est par les actions de charité envers le prochain , qui la font « marcher et agir dans les maximes » de l’Évangile, qu’elle apaise son désir.
Lors des fêtes de Pentecôte 1625 et 1627, Marie est immergée dans le mystère de la Sainte Trinité par des révélations particulières : dans le “mariage spirituel” lors de la deuxième révélation en 1627, Marie reçoit l’une des plus hautes grâces : “J’expérimentais que le Verbe est vraiment l’Epoux de l’âme” .. et elle son Épouse. Désormais, Marie est totalement aux affaires du Seigneur et “en tout et partout recherche sa gloire”.

Vitrail d’une chapelle d’Ursulines représentant Marie Martin, séculière, catéchisant

« Elle se consomme dans les actions de charité du prochain, se faisant toute à tous pour les gagner à son Bien-Aimé. » (Relation 1654, XXIII)
« Je me voyais quelquefois avec une troupe d’hommes, serviteurs de mon frère, et me mettais en table avec eux…, pour avoir le moyen de les entretenir en ce qui concernait leur salut…Je les rassemblais quelquefois pour leur parler de Dieu et leur enseigner comme il fallait garder ses commandements. […] J’en ai fait relever du lit qui s’étaient couchés sans avoir prié Dieu. Ils venaient à moi, à recours en tous leurs besoins et surtout en leurs maladies, et pour les remettre en paix avec mon frère lorsqu’ils l’avaient mécontenté. […] Il semblait un hôpital duquel j’étais l’infirmière. Et en toutes ces actions, il m’était avis que c’était à mon divin Époux. » (Relation 1654 , XXIII)

Sa prière devient de plus en plus apostolique :

L’alliance qu’elle vit avec le Seigneur se vit maintenant dans un « commerce » intime qui la met entièrement « aux affaires du Seigneur ». Pour elle, la véritable entreprise c’est la mission du Christ, entièrement donné aux œuvres du Père, conduit par l’Esprit.


Crédits photographiques :

  • - Vues de Tours et des bords de Loire : Centre Marie-de-l’Incarnation de Tours.
  • - Photographie du crucifix : Centre Marie-de-l’Incarnation de Tours.
  • - Aquarelle de Sœur Louise Godin : Centre Marie-de-l’Incarnation de Québec.
  • - Reproduction du vitrail : Archives des Ursulines de France, retravaillé par le Centre Marie-de-l’Incarnation de Québec.

[1] Psaume 31 : en Vous, Seigneur, j’ai mis mon espérance : je ne serai pas confondu à jamais.

[2] Religieux membre de l’ordre des Feuillants, ordre monastique issu de l’ordre cistercien.

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