Accueil > Expositions > Marie de l’Incarnation > V- L’héritage spirituel
« En quelque état que vous soyez, souvenez-vous toujours que l’intention de Dieu est de vous y sanctifier. » (Lettre CI. A son fils, 1646)
Très vite, Marie de l’Incarnation est considérée comme la fondatrice de l’Église du Canada parce qu’elle est arrivée parmi les premières et qu’elle a beaucoup œuvré pour que l’Église puisse s’implanter dans ce pays.
Elle fait donc très tôt l’objet d’un culte par la population locale. C’est ainsi que la ferveur populaire s’exprime par un véritable pillage de tout objet ayant appartenu à Marie de l’Incarnation : « …On réclamait comme de précieuses reliques les objets qui avaient été à son usage : tuniques, livres, chapelet, médailles, tout fut enlevé en un instant, et c’est à peine si nos Mères purent conserver son grand chapelet… »
Mais il faut attendre la fin du XIXe siècle pour que les premiers procès d’introduction de sa cause de béatification soient ouverts. C’est l’Abbé François-Pierre Richaudeau, aumônier des Ursulines de Blois, qui - en 1866 - encourage l’Évêque de Québec à entreprendre les démarches auprès du Vatican pour introduire la cause de béatification.
De 1867 à 1911, les procès se succèdent selon l’ordre établi : procès informatif, procès de non-culte, procès de renom en sainteté, procès apostolique des vertus et miracles, procès de l’héroïcité des vertus. Les décrets, quant à eux seront promulgués par trois Papes successifs : Pie IX, Léon XIII et Pie X qui - le 19 juillet 1911 - déclarera Marie VÉNÉRABLE, première marche avant la béatification.
Pendant toute cette période, d’importants personnages qu’on ne saurait tous citer - Évêques et Religieux du Québec, de France, d’Italie - ont travaillé à la cause comme postulateurs ou vice-postulateurs. Malgré leur zèle, il est arrivé que l’impatience des fidèles mette en route ce qu’on appellerait aujourd’hui des campagnes d’opinion. C’est ainsi qu’en 1875, alors que l’introduction de la cause piétine, l’Abbé Pâquet, nouveau postulateur, orchestre l’envoi direct au Saint-Père de lettres postulatoires. Et c’est le succès ! Autorités religieuses et civiles du Québec, plus d’une centaine d’Ursulines répondent à son appel. Mais la plus touchante supplique est sans nul doute celle écrite par la tribu Huronne :
À partir de 1911, de nombreuses faveurs sont obtenues par l’intercession de Marie de l’Incarnation. Mais elles ne sont pas reconnues suffisantes faute de pièces justificatives. Cependant, les Papes Paul VI et Jean-Paul Ier encouragent la poursuite des travaux. Et enfin, le 15 mars 1980, s’appuyant sur ceux de la Commission des Consulteurs, le Pape Jean-Paul II donne son assentiment à la béatification de Marie de l’Incarnation.
La date en est fixée au 22 juin 1980.
Un triduum de préparation réunit à Rome une nombreuse foule venue du Québec, de l’Ouest canadien, des territoires autochtones, des États-Unis et 90 Ursulines venues de 26 pays.
Au jour dit, la place Saint-Pierre est pacifiquement envahie par plus de 20 000 fidèles enthousiastes, dont environ 600 membres des premières nations de l’Amérique du Nord, autant de Canadiens et 700 Ursulines. Et c’est dans un climat de liesse et de ferveur incomparables que le Saint-Père déclare BIENHEUREUX : Monseigneur François de Laval, Fondateur de l’Église du Canada ; Kateri Tekakwitha, jeune Vierge Iroquoise ; et Marie de l’Incarnation, Mère de l’Église et de la Patrie canadiennes. Elle est également qualifiée de « maîtresse de vie spirituelle » par Jean-Paul II dans son homélie.
Le 3 avril 2014, le Pape François canonise Marie de l’Incarnation et Monseigneur de Laval. La canonisation est dite équipollente parce qu’il n’y a pas eu de miracles reconnus. C’est à cette occasion que Marie de l’Incarnation est décrétée "Apôtre de l’Amérique" et "modèle de la nouvelle évangélisation".
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