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Le mois de septembre rime avec la rentrée des classes. Alors, pour bien commencer l’année, pourquoi ne pas faire un saut dans le temps et découvrir la vie d’une année scolaire au sein d’un établissement des Ursulines ? En effet, le 25 novembre 1535, sainte Angèle crée la Compagnie de Sainte Ursule d’abord dans le but de consacrer sa virginité au Christ mais sans avoir à prononcer des vœux monastiques. Dans un contexte où la vocation de la femme était le mariage ou la vie religieuse (cette dernière vocation surtout pour les plus riches car les plus pauvres n’avaient pas l’argent nécessaire pour constituer la dot), la Compagnie de Sainte Ursule apparaît alors comme une structure novatrice parce qu’elle propose aux jeunes femmes qui le souhaitent de se donner entièrement au Christ tout en restant dans le monde et en accomplissant des apostolats variés selon la situation de chacune. En parallèle, à partir de 1545 et jusqu’en 1562, le Concile de Trente crée les séminaires diocésains et insiste sur la nécessité d’une meilleure formation. C’est ainsi que, grâce au développement de l’imprimerie, les ouvrages de catéchisme du Concile de Trente sont publiés massivement. Pour aider les prêtres dans cette mission d’enseignement catéchétique, les vierges de la Compagnie de Sainte Ursule sont sollicitées pour se former elles-mêmes afin qu’elles puissent enseigner aux enfants (et particulièrement aux filles) le catéchisme. Petit à petit, certaines d’entre elles sont appelées par des évêques ou des prêtres pour remplir cette mission et c’est de cette manière-là que les premières compagnes arrivent en France, dans le Comtat Venaissin. À partir du début du XVIIe siècle, progressivement, les compagnes doivent renoncer au modèle de vie institué par sainte Angèle pour adopter une vie monastique. On assiste donc à l’érection de nombreuses communautés monastiques qui comprennent chacune un pensionnat et des classes gratuites. Effectivement, les compagnes s’étaient aperçues que pour faciliter l’apprentissage du catéchisme, il était bon d’apprendre aux filles de lire, écrire et compter.
Alors, en quoi la tradition éducative méricienne est-elle caractéristique des établissements scolaires des Ursulines ? D’abord, nous verrons l’organisation de l’année scolaire avant d’évoquer les différents enseignements donnés par les religieuses ainsi que les moyens permettant de stimuler les élèves dans le travail tout au long de l’année.
Pour illustrer ce propos, nous aurons recours à plusieurs documents d’archives. D’abord, les Règlements pour les Religieuses de Sainte-Ursule de la congrégation de Paris, édités en 1652. Ils ont été publiés pour être à l’usage des religieuses en charge de l’instruction des filles. Cela permet ainsi d’avoir une vision de l’esprit et l’organisation des établissements des Ursulines, à partir du XVIIe siècle. Ensuite, les circulaires du XIXe siècle, envoyées par chaque communauté aux autres pour rester en contact les unes les autres, sont une mine d’informations pour avoir une vision de la vie de la communauté et du pensionnat au moment où cela a été écrit. Les règlements de certains pensionnats sont également utiles pour avoir des exemples plus précis de ce qui se faisait au XIXe siècle. Par exemple, les règlements à l’usage des maîtresses et des pensionnaires du pensionnat de Blois. Enfin, les cahiers d’honneur dont nous détaillerons plus loin la nature et l’intérêt, ont été produits par le pensionnat de Blois pour la fin du XIXe-début XXe siècle.
Institut des Ursulines - Province FBE
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