Vous connaissez certainement l’histoire des martyres Ursulines de Valenciennes ou d’Orange, ces Religieuses de l’Ordre de Sainte-Ursule qui ont gagné le Ciel par le chemin de la guillotine durant les sombres heures de la Terreur. Les Ursulines comptent en leurs rangs d’autres femmes qui ont connu les foudres de la Révolution, certes moins nombreuses et moins connues de l’histoire. A Bordeaux, deux Filles de Sainte Angèle quittèrent le monde en juin et trois en juillet 1794, à la toute fin de la Terreur et trois autres connurent les prisons révolutionnaires.
L’arrivée des premières Ursulines se fait dans le Comtat Venassien, petit état alors encore indépendant, en Provence. La diffusion par la Règle et le besoin de femmes consacrées dans le monde pour éduquer à la doctrine chrétienne favorise l’installation des Filles de Sainte Ursule, d’abord en Provence, puis dans le pays Lyonnais, pour ensuite arriver à Paris.
A Bordeaux, l’installation des Ursulines se fait grâce à l’intervention du cardinal de Sourdis, François d’Escoubleau. Il visita les Ursulines de Saint Charles Borromé en Italie et souhaite à son tour en implanter dans sa région, à Bordeau. A son retour en France, il fait la rencontre de Françoise de Cazères, de Jeanne de la Mercerie et de Marie de Cazères, qui feront partie des premières Filles de Sainte-Ursule de la Maison de Bordeaux. Cette congrégation s’établit officiellement le 30 novembre 1606 dans la cité. Françoise de Cazères fonda six autres compagnies de congrégées avant que le 30 novembre 1618, le cardinal de Sourdis ne demande une bulle pontificale pour élever les Ursulines de Bordeaux en un Ordre religieux, comme l’a fait la congrégation de Paris en 1612 et afin de respecter les directives du Concile de Trente.
Bordeaux est à l’origine de plus de trois-cent monastères en France, en Europe et en Amériques. On compte parmi les fondations directes de Bordeaux : Tours (qui est à l’origine des Ursulines américaines), Mons (qui fonda celui de Rome). De plus, Bordeaux donna ses Constitutions aux Ursulines des Pays-Bas, qui firent des émules dans l’Europe centrale.
Mais le 1er octobre 1792, la Maison de Bordeaux entre dans les pires heures de son histoire. Au cœur de la Révolution, les Sœurs se font expulser. Six d’entre elles connaissent les prisons révolutionnaires et trois d’entre elles, la guillotine.
Avant de retracer leur histoire, nous devons connaître le contexte historique de cette époque trouble et charnière.
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