Accueil > Les archives > Articles en ligne > Serviam et la pédagogie des Ursulines
« Serviam », je servirai : telle est la devise apparue dans les années 1930 au sein des établissements des Ursulines. En réalité, c’est bien plus qu’une devise, c’est un état d’esprit, celui des Ursulines au service de l’instruction des filles depuis le XVIIe siècle. En effet, même si cela n’a pas été formulé tel quel au XVIIe siècle, en pratique, les Ursulines se sont toujours mises au service des filles dont elles avaient la charge [1]. Et par cette devise, elles veulent transmettre cet état d’esprit, cette volonté de servir, à leurs élèves ; marquant ainsi plusieurs générations d’élèves par leur dévouement. La pédagogie des Ursulines a toujours été marquée par l’esprit de sainte Angèle, leur fondatrice. En effet, les Ursulines naissent le 25 novembre 1535 à Brescia, non sous forme d’Ordre monastique mais d’une Compagnie de jeunes vierges, la Compagnie de Sainte-Ursule. En fondant cette Compagnie, sainte Angèle souhaitait que les jeunes filles vierges désirant se consacrer au Seigneur mais n’ayant pas la vocation ou la possibilité d’entrer au monastère puissent tout de même vivre cette consécration virginale et sponsale. Avec le Concile de Trente, il est demandé aux évêques et aux prêtres de mieux former les fidèles afin de mieux connaître leur foi en réaction au développement du protestantisme. C’est ainsi que les catéchismes se développent mais de plus en plus prêtres, voyant ces jeunes filles vierges consacrées vivant dans le monde, les sollicitent afin qu’elles puissent les aider à instruire les filles au catéchisme. C’est ce qu’il se passe en Provence avec les Pères de la Doctrine Chrétienne représentés par César de Bus et le père Romillon qui rassemblent les premières communautés d’Ursulines puisqu’ils mettent à disposition des jeunes filles sous leur direction la règle de sainte Angèle qu’ils ont obtenue de l’évêque de Milan. C’est de cette manière que progressivement, les Ursulines se « spécialisent » dans l’enseignement des filles. Au début du XVIIe siècle, la Compagnie est transformée en Ordre monastique [2]. Les congrégées deviennent alors des moniales et doivent désormais prononcer les vœux solennels de pauvreté, chasteté et obéissance et d’entrer en clôture. Dès lors, ce sont des monastères qui sont fondés et chaque monastère a un pensionnat pour les filles issues des familles aisées et un externat pour les filles issues de familles plus modestes.
En quoi la devise Serviam illustre-t-elle la pédagogie des Ursulines et l’esprit de sainte Angèle ?
Nous nous intéresserons d’abord à l’historique de la pédagogie des Ursulines du XVIIe jusqu’au XXe siècle avant de nous intéresser plus précisément au développement de la devise Serviam et de terminer par les liens avec les valeurs transmises par sainte Angèle.
[1] Ceci est valable dès le XVIIe siècle surtout puisqu’avant, la Compagnie de Sainte-Ursule telle qu’elle a été fondée par sainte Angèle, n’avait pas comme finalité l’enseignement des filles.
[2] Cette situation est particulièrement vraie pour la France mais ce n’est pas le cas de partout.
Institut des Ursulines - Province FBE
13 rue Porte Tavers
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